Le Quai d'Orsay a défendu mercredi la gestion de son parc immobilier qui s'est traduite par la cession en six ans de 152 biens pour 307 millions d'euros, devant des sénateurs parfois dubitatifs sur le bien-fondé de la vente de certains "bijoux de famille". "Peut-on dire que les opérations de redéploiement effectuées dernièrement se sont faites dans de bonnes conditions pour l'État ou bien doit-on reconnaître que, dans certains cas, on a pu céder des bijoux de famille pour se reloger en location et s'infliger des coûts de gestion significatifs pour l'avenir ?" a demandé Philippe Marini, présidentUMP de la commission des Finances du Sénat, en référence à la vente de la résidence du consul général à Hong Kong.
Yves Saint-Geours, directeur général de la modernisation du ministère des Affaires étrangères, a rappelé la nécessité de vendre des locaux inadaptés, parce que "trop grands" ou "dispendieux", et de mutualiser ou de regrouper les services. Dans le cadre de cette politique de mutualisation des représentations diplomatiques, la décision de vendre la résidence du représentant permanent français à l'ONU à New York a été prise, a-t-il annoncé aux sénateurs, confirmant des informations de presse. "Dans cet effort que nous avons dû faire, je ne vois pas que de mauvaises nouvelles. On n'a pas comme ça vendu à l'encan des bijoux de famille, on a pu travailler à quelque chose de plus cohérent, de plus rationnel", a-t-il assuré. "Nous avons vendu 152 biens en six ans, avec des ventes remarquables de plus de 10 millions d'euros", dont celle de la résidence du consul général à Hong Kong qui a rapporté 52 millions d'euros, a-t-il dit. "Une opération plutôt réussie", selon lui. "Même si on doit louer aujourd'hui" à Hong Kong pour un loyer annuel de 500 000 euros, il y avait dans l'ancienne résidence des frais de maintenance élevés et la vente, a-t-il ajouté, a permis d'acheter à Shanghaï, de libérer ainsi un loyer "nettement supérieur" à 500 000 euros et de dégager une soulte de 34 millions d'euros.
Il a évoqué une "spécificité" du Quai d'Orsay, "celle de ne pouvoir faire qu'avec ce que l'on obtient". "Nous ne pouvons construire, rénover qu'avec le produit des cessions (...), et petit à petit, cela devient de plus en plus compliqué. Au fur et à mesure que l'on vend, évidemment les choses que l'on peut faire sont fort limitées", a-t-il dit. "C'est de moins en moins facile parce que le plus facile est fait, notamment les petites ventes (soit 80 bâtiments vendus pour moins de 500 000 euros) et aussi parce que nous sommes maintenant face à des contraintes de plus en plus grandes, dont la sécurité", a-t-il ajouté. L'ambassade de France à Tripoli a été détruite le 23 avril par un attentat à la voiture piégée alors que 3 millions d'euros de travaux venaient d'être achevés, a-t-il rappelé. Il a précisé que l'ensemble immobilier que la France conserve représente "plus de 5 milliards d'euros de réserve de valeurs".
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