J’ai travaillé une décennie durant en tant qu’analyste du secteur énergétique, ou pour être plus précis, des services et équipements pétroliers et du forage de nouveaux puits. J’ai été exposé à des quantités astronomiques de recherches sur le pic pétrolier qui – à l’exception du pétrole de schiste – reste encore à prouver. Malheureusement, toute étude de pic de ressources ne peut pas prendre en compte les éventuels changements en termes de demande, de population et de tendances technologiques.
Ceci dit, il n'en est pas moins qu'elles ont énormément de valeur – puisqu’elles mettent l’accent sur les obstacles en termes de croissance de production et de coûts. Ceci dit, nous ne devrions pas dire pic pétrolier, mais pic du pétrole peu cher.
Entre le début de ma carrière en janvier 1996 et jusqu’à ce que je quitte Salomon Smith Barney en février 2005, le coût marginal de la production de brut a grimpé jusqu’à atteindre des niveaux encore jamais vus auparavant. Tout au long de la période 1996-2005, les cours du brut WTI fluctuaient entre 10 et 35 dollars le baril. Aujourd’hui, il est de 100 dollars le baril – et est allé jusqu’à 150 dollars en 2008. Ceux qui s’imaginent que le pic d’un pétrole peu cher n’existe pas se bercent d’illusions.
Au passage, quand je quittais Salomon en février 2005, les prévisions de Wall Street sur le long terme (3 à 5 ans) étaient de… roulement de tambours… 18 dollars le baril. Pourquoi un prix si bas ? Les sables bitumeux étaient selon certains sur le point de submerger les marchés.
La raison pour laquelle j’aborde le sujet du pic pétrolier est que les débats autour du pic de l’argent se font de plus en plus houleux. Selon l’US Geological Service, l’argent devrait être le premier élément du tableau périodique à disparaître complètement…
Malheureusement, mes aptitudes d’analyse ont été obscurcies par notre monde dans lequel si peu d’importance est accordée aux faits et aux relations de cause à effet. J’apprécie beaucoup d’avoir l’opportunité d’effectuer des recherches pour ce blog, mais d’autres recherches de qualité sont disponibles et valent la peine d’être lues.
J’ai eu le plaisir de rencontrer Steve St. Angelo l’année dernière, l’homme qui a écrit sous le pseudonyme SRSRocco sur le site Silver Doctors. Ses opinions quant aux pics du pétrole et de l’argent sont très fermes (il croit aux deux), particulièrement pour ce qui concerne le boom du pétrole de schiste.
Pour ce qui concerne ce dernier, tout est question de déplétion et de coût marginal de production – selon ses calculs de retours sur investissements énergétiques, c’est-à-dire des quantités d’énergie requises pour produire un baril de brut.
Le secteur minier souffre également d’importants déclins en termes de retours sur investissements énergétiques, ce qui indique une augmentation des coûts de l’énergie…
Les grades ont énormément diminué, et les fruits des branches les plus proches du sol ont tous été cueillis.
Au cours de la ruée vers l’or des années 1840 aux Etats-Unis, le métal était visible à la surface de la terre. Aujourd’hui, les projets miniers ciblent des quantités de métaux microscopiques, puisque l’or qui était le plus proche de la surface a déjà été extrait. Les mines à ciel ouvert, bien que moins efficaces, sont aujourd’hui la norme.
La production globale d’argent a marginalement augmenté au cours de ces 12 dernières années – dans le même temps que son prix est passé de 4 à 50 dollars l’once. Le taux de croissance annuel de la production d’argent de 2000 à 2011 s’élève à 2,4%, contre une hausse de 19,5% par an pour le prix de l’argent.
En conséquence, le ratio historique de production or/argent est passé de 16 :1 à 9 :1 et ne semble pas se stabiliser. La raison principale à cette chute de 70% de la production d’argent est qu’il est généralement le sous-produit de mines qui se focalisent sur un autre métal comme le zinc ou le plomb. 20% de la production d’or provient d’activités de sous-production.
La quasi-totalité de la production d’argent est consommée par l’industrie.
Les inventaires sont quasiment épuisés…
Les analystes les plus crédibles pensent qu’il existe actuellement entre 1 et 1,5 milliards d’onces d’argent investissable à la surface de la terre – sous forme de barres ou de pièces, d’une valeur totale de 30 à 45 milliards de dollars. La quasi-totalité de cet argent se trouve dans des coffres privés et ne voit jamais la lumière du jour.
C’est pourquoi la Monnaie des Etats-Unis a récemment traversé une pénurie d’argent – la troisième en quatre ans…
La Monnaie des Etats-Unis suspend ses ventes d'argent … et que l’amiral Sprott déclare encore une fois que les ventes d’argent augmentent… Eric Sprott: pourquoi les investisseurs achètent-t-ils 50 fois plus d'argent physique que d'or?… au point de dépasser la valeur des ventes d’or en termes de dollars
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Réfléchissez longuement à la direction que prend le prix de l’argent, sans parler du ratio or/argent (dont la moyenne historique est de 16 :1).
Un pic de l’argent ? Je n’en suis pas sûr, mais c’est du moins ce que pense Steve St. Angelo, tout particulièrement à une heure où l’économie globale se dirige vers une récession majeure.
Selon moi, l'argent est l'actif le plus sous-évalué de tous les temps. Et si nous n’avons pas encore atteint le pic de l’argent, nous avons sans aucun doute dépassé le pic de l’argent peu cher…
GC
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