Gagner une guerre aujourd'hui est la réunion des réflexions de dix-neuf praticiens et experts, civils et militaires, Français ou étrangers, sur le thème du rapport entre les démocraties modernes, la France en particulier, et la guerre dans le monde de l’après-Guerre froide. Ce travail de longue haleine est l’œuvre du colonel Stéphane Chalmin, actuel chef de corps du Centre militaire de formation professionnelle de Fontenay-le-Comte, et dont il faut saluer la persévérance.
Le projet du colonel Chalmin, était « d'analyser un paradoxe : les armées gagnent des batailles mais les résultats diffèrent des objectifs fixés par les différentes parties. C'est une façon de questionner le rôle de l'Etat qui dispose d'un outil mais dont la volonté finale reste fluctuante. Pour qui, pourquoi nous battons-nous? Au final, les guerres donnent l'impression de ne pas pouvoir être gagnées ».
Le résultat, comme il est possible de le constater en lisant le sommaire, est riche et varié. Il précède évidemment l’opération actuelle au Mali dont le contraste avec la manière dont les opérations étaient conduites depuis la fin de la guerre froide témoigne justement du bien-fondé des doutes qui y sont souvent exprimés.
Ce qui me font l’amitié de me lire sur ce blog reconnaîtront les idées que j’y expose dans un article qui reprend une conférence donnée il y a deux ans et qui m’avait valu les foudres de ma très haute-hiérarchie. J’osais dire, à l’époque, que les réformes en cours dans les armées avaient un objet purement économique et qu’elles pouvaient engendrer des coûts humains qui compenseraient sans doute les quelques gains budgétaires obtenus en supprimant des dizaines de milliers de postes et en « rationalisant» à tous crins.
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