Thursday, July 4, 2013

Blog d'Alexandre Latsa: Monopoly des bases militaires, vers un ordre nouveau?

La semaine dernière, une info plus que surprenante est apparue dans le mainstream médiatique russe, affirmant que la Russie avait retiré son personnel militaire de la base Syrienne de Tartous, et que les bateaux de la flotte russe de Méditerranée se ravitaillaient désormais au Liban. De plus, d'après une rumeur, la Russie aurait  pris la décision de fermer son ambassade en Syrie. Ces mesures d’urgence auraient été prises, selon les sources citées par notamment le journal russe Vedomosti (créé en 1999 suite à une initiative conjointe du Financial Times, du Wall Street Journal) afin de ne pas mettre en danger le personnel russe de la base navale de Tartous alors que la Syrie ferait face à une intensification de la guerre civile. L’information aurait été confirmée par l'hebdomadaire russe VPK, spécialisé dans la défense, dont la source aurait affirmé que cette décision était due à la "La brusque escalade du conflit en Syrie et à la recherche de ports plus sûrs".
Ces nouvelles ont beaucoup surpris les commentateurs qui suivent la situation Syrienne, alors que sur le terrain l’évolution de la situation militaire semble depuis quelques semaines être en faveur du pouvoir en place. Sur le front diplomatique, la coalition des "amis de la Syrie" reste unie politiquement et déterminée au départ de Bachar El Assad, mais l'opposition Syrienne semble morcelée, fragilisée et de plus en plus dépassée par ses éléments les plus radicaux, notamment proches de la mouvance salafiste. Cette dernière trouve aujourd’hui ses soutiens dans les monarchies du Golfe, Arabie Saoudite et Qataren tête, et bien sur auprès des Etats-Unis. Peu à peu une image a émergé de cette situation très complexe : L'Amérique poursuit son soutien historique actif (Afghanistan, Bosnie, Kosovo...) à l’Islam sunnite en contribuant à la guerre menée par Doha, Riyad et Istanbul contre le croissant chiite, un croissant chiite qui au passage parait plus que favorable aux intérêts russes et à une présence russe au moyen orient.
Trois jours après ces "nouvelles" du retrait russe de Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a en personne qualifié de "rumeurs" ces informations, enironisant au passage sur le fait de savoir si elles émanaient du Guardian ou d’Al-Jazzera mais en les qualifiant comme "s'inscrivant dans une série de provocations et de spéculations dont le but serait la préparation de  l'opinion publique à admettre les efforts en faveur du changement du régime en Syrie". A propos de Tartous en Syrie, Sergueï Lavrov a rappelé que "L'évacuation de ce point logistique était exclue, aussi bien que l'évacuation de son personnel (…) Actuellement composé uniquement de civils, les militaires n'y étant plus basés depuis longtemps".

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