Monday, May 6, 2013

Biélorussie : une île dans l'océan mondialisé ?

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Photo : EPA

Dernière dictature européenne pour les uns, pénultième rempart contre la mondialisation pour d’autre, le Belarus est avant tout un pays qui se distingue par son unicité culturelle dans une Europe où le « multi culti » est dominant. Ilot politique depuis l’accession de M. Loukachenko au pouvoir, le pays vit depuis culturellement entre parenthèses. Pour le meilleur ou pour le pire ? Analyse.

La politique en Biélorussie est caractérisée par ce que l’intelligentsia appelle le « poffiguisme » une perte de confiance et d’intérêt de la population pour la politique. Ainsi les préoccupations idéologiques d’un peuple qui n’a connu la « démocratie » que durant 30 mois (de 1991 à 1994) après la chute de l’Union soviétique s’avèrent quasi-inexistantes, d’autant plus que cette courte période a coïncidé avec le chaos et une criminalité de type mafieuse qui faisait sa loi. L’Etat post-soviétique fut vécu avec une violence inimaginable : le racket venait se superposer à l’impôt officiel. Les attaques de véhicules sur l’autoroute par des bandes armées étaient fréquents sous fond d’une hyperinflation conjuguée à des vitrines de magasins complètement vides. Tout cela laissait entrevoir la fin du pays ; une Somalie à l’européenne.

A ce moment, la démocratie parlementaire avait cédé la place au régime installé par le Président Loukachenko, élu grâce à son discours anti-corruption, la nostalgie soviétique et à l’ambiance apocalyptique qui régnait dans la société. Contrairement à la Russie de Eltsine, le Belarus n’a pas connu de « thérapie de choc » et le remplacement brutal du communisme par le capitalisme et l’oligarchie. Le Belarus a peu à peu suivi une troisième voie erratique entre le maintien d’une base communiste et des essais pour le moins ratés de capitalisme pour finalement se retrouver dans un flou économique total : un mélange de postcommunisme et de néo-capitalisme sans orientation claire. Même constat pour les alliances ou les rapprochements stratégiques, balancé entre l’Ouest et la Russie, les relations de la Biélorussie se sont, à coup de crises diplomatiques parfois spectaculaires avec l’Occident, orientées vers le grand frère russe mais avec certaines frictions qui ressurgissent régulièrement (cf. crises dite du « gaz ») ou vers la Chine avec laquelle Minsk entretient de très bons rapports...................

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